Usinage grande vitesse
Aujourd'hui, on se pose de nombreuses questions, plus ou moins
compliquées sur l'UGV et on voit fleurir de
nombreuses définitions. Nous allons aborder ici ce sujet de
façon simple et d'un point de vue pratique. Cet
article est pour moi l'occasion de me lancer
dans un nouveau projet, qui consiste à rédiger
mon propre exposé sur ce domaine. Une partie des
informations que vous trouverez ici proviennent d'articles
rédigés par
la société Sandvik Coromant et traitant de l'UGV dans le domaine du moule. Les valeurs et données présentes dans ces articles proviennent soit d'expérimentation personnelles
ou de documents issues de mes recherches sur le web. Elles
sont données à titre indicatif et ne
peuvent en aucun cas être considéré
comme des informations totalement fiables.
Définition de l'UGV
Le terme d'Usinage Grande Vitesse (UGV) fait souvent
référence à
l'usinage avec vitesses de broche et avances
élevées. Il peut s'agir par
exemple d'usinage dans des
structures d'avion en aluminium avec d'importants débits
copeaux.
On utilise cette technique dans une large gamme de matériaux
à
usiner, métalliques ou non, y compris pour la production de
pièces ayant des
exigences d'état de surface spécifiques ou pour
des matériaux d'une dureté de
50 HRC ou plus.
Dans les domaines de l'outillage, la plupart des pièces en acier étant
trempées à environ 32-42 HRC,
les opérations rencontrées le plus souvent sont
les suivantes :
- Ebauche et semi-finition de la pièce.
- Traitement thermique pour obtenir la dureté
voulue (= 63 HRC)
- Usinage d'électrodes et enfonçage par
EE de certaines parties des matrices ou
des moules (en particulier pour les petits rayons et les
cavités profondes
difficilement accessibles aux outils coupants)
- Finition et superfinition de surfaces
cylindriques/planes/concaves avec des
outils de coupe appropriés en carbure, cermet,
céramique mixte ou nitrure de
bore cubique polycristallin (CBN).
Pour de nombreuses pièces à usiner, le processus
de production implique une
combinaison de ces différentes opérations et dans
le cas des moules et
matrices, il comprend également une longue finition
manuelle. Il en résulte des
coûts de production souvent élevés et
des en-cours importants. De plus ces
opérations de polissage nécessitent un personnel
hautement qualifié. Personnel
qu'il n'est pas toujours facile de trouver. Avec des cycles de
formation longs.
L'industrie des moules et matrices se caractérise souvent
par la production
d'un nombre limité de pièces de même
type, voire une production à l'unité. La
conception de ces pièces est soumise à des
changements perpétuels et, de ce
fait, il est souvent nécessaire de procéder
à modifications de dernière minute
voir à des réusinage complet de certaines parties.
Le principal critère est la qualité de la matrice
ou du moule en matière de
précision dimensionnelle, géométrique
et état de surface. Si le niveau de
qualité après usinage est faible et s'il ne
répond pas aux critères imposés, il
faudra avoir recours à une finition manuelle. Cette
dernière engendre un état de
surface satisfaisant mais a toujours un impact négatif sur
la précision
dimensionnelle et géométrique. Un des principaux
objectifs de l'industrie des
moules et matrices a toujours été de
réduire, voire d'éliminer, le recours au
polissage manuel et par là d'améliorer la
qualité et de diminuer les coûts de
production et les en-cours.
Principaux facteurs économiques et techniques pour
le développement de l'UGV
Concurrence
- la concurrence toujours plus vive sur le marché ne cesse
de faire évoluer les
normes de qualité. Les exigences en matière de
réduction des temps et des coûts
sont toujours plus élevées. Ceci a
donné naissance à de nouveaux processus et
techniques de production parmi lesquels l'UGV.
Matières à usiner - le
développement de nouvelles matières, plus
difficiles à usiner, a mis en évidence la
nécessité de trouver de nouvelles
méthodes d'usinage. L'industrie aéronautique
travaille de nombreux alliages
d'aciers inoxydables et matériaux réfractaires.
L'industrie automobile usine
différents composés bimétalliques, de
la fonte CGI et un volume croissant de
pièces en aluminium. L'industrie des moules et matrices
doit, quant à elle,
résoudre le problème de l'usinage des aciers
à outils fortement trempés, de
l'ébauche à la finition.
Qualité - la demande pour une
qualité de pièces toujours plus
élevée.
S'il est correctement mis en oeuvre, l'UGV offre à cet
égard de nombreuses
solutions. Il permet, entre autres, l'élimination de la
finition manuelle des
pièces qui est particulièrement importante sur
les moules et matrices ainsi que
sur les pièces à géométrie
3D complexe.
Processus - l'UGV permet dans une large mesure de
satisfaire les
exigences en matière de réduction des temps de
production grâce à une réduction
du nombre de montages nécessaires et une simplification du
flux dans l'atelier.
Un des principaux objectifs de l'industrie des moules et matrices est
de
réaliser l'usinage complet de petits outils
trempés à coeur en un seul montage.
Les opérations d'électro-érosion
longues et coûteuses peuvent ainsi être
considérablement réduites ou
éliminées, grâce à l'UGV
Conception et développement - un des
principaux outils de marketing
utilisé aujourd'hui sur un marché très
concurrentiel consiste à vendre la
nouveauté d'un produit. Une automobile a aujourd'hui une
durée de vie moyenne
de 4 ans, un ordinateur 1,5 ans, un téléphone 3
mois… Une des conditions
préalables à ces changements rapides de design et
à des temps de développement
courts est la technique de l'UGV.
Produits complexes - Les pièces
comportent de plus en plus de surfaces
multifonctions. L'évolution aussi des moyens de conception
(notamment CAO)
produit des pièces de géométrie de
plus en plus complexes. Par ailleurs, l'on
retrouve de plus en plus des
pièces à parois minces à usiner
(matériel médical, électronique,
pièces
informatiques, etc.).
Equipement de production - le
développement incessant des matériaux de
coupe, des attachements, des machines - outils, des commandes machines
et, plus
particulièrement, des caractéristiques et
équipements CAO/FAO, ont ouvert de
nouvelles possibilités qui doivent donner naissance
à de nouvelles méthodes et
techniques de production.
Définition initiale de l'UGV
Un certain M. Salomon démontra par un brevet allemand
déposé en
1931 « qu'à partir d'une certaine vitesse de coupe
(de 5 à 10 fois supérieure à
celles utilisées en usinage conventionnel) la
température au niveau de l'arête
de coupe commence à diminuer … » Et il
arriva à la conclusion que cette
constatation semblait «donner une chance de pouvoir augmenter
la productivité
de l'usinage avec outils conventionnels et vitesses de coupe
élevées… ». La
recherche moderne n'a malheureusement pas été en
mesure de vérifier pleinement
cette théorie. On a pu en effet constater une baisse
relative de la température
au niveau de l'arête de coupe à partir de
certaines vitesses de coupe dans
diverses matières. Cette baisse est faible dans les aciers
et les fontes et
plus importante dans l'aluminium et autres matériaux non
ferreux. La définition
de l'UGV se base donc sur d'autres facteurs.
Définition actuelle de l'UGV
Les discussions autour de l'UGV se caractérisent par une
certaine
confusion. Les opinions sont variées, les idées
reçues aussi et il existe de
nombreuses définitions différentes. Pour n'en
citer que quelques unes, l'UGV
est définit comme étant:
- L'usinage à grande vitesse de coupe (Vc)
- L'usinage à grande vitesse de broche (N)
- L'usinage à forte avance à la dent
(Vf)
- L'usinage à grande vitesse et à forte
avance
- L'usinage haute productivité
Principaux domaines
d'application de l'UGV
Fraisage de cavités.
Il est possible d'avoir recours à l'UGV (Usinage Grande
Vitesse) dans les aciers à
outils hautement alliés jusqu'à 60-63 HRc.
Lorsqu'on fraise des cavités dans des matières
aussi dures, il est capital de choisir
les outils et les attachements adéquats pour chaque
opération : ébauche,
semi-finition et finition. Pour que l'opération soit
performante, il est
également très important d'utiliser des
trajectoires d'outils, des conditions
de coupe et une stratégie de coupe optimisées.
Moules de coulée sous
pression
C'est un domaine où l'UGV peut être
utilisé de façon productive
car la plupart de ces moules sont en acier à outils
très difficile à usiner et
sont de taille moyenne ou petite. Nombre de ces moules
présentent des cavités
relativement profondes ce qui nécessite une très
bonne planification des
trajectoires d'outils en général et des
entrées et sorties de pièces. Pour ces
moules, on utilise souvent des outils pour usinage léger de
petits diamètres
avec longs porte- à-faux.
Moules à injection et moules
à extrusion
Ils conviennent également à l'UGV, en particulier
du fait de leur
petite taille (en général) qui permet de
réaliser toutes les opérations (de
l'ébauche à la finition) en un seul montage, de
façon économique.
Fraisage d'électrodes en
graphite et cuivre.
Domaine de prédilection pour l'UGV. Le graphite peut
être usiné de
façon productive avec des fraises en carbure monobloc
revêtu de diamant ou de
TiCN. La tendance actuelle est à la réduction de
la fabrication d'électrodes et
de l'emploi d'électroérosion et à
l'augmentation du débit copeaux avec l'UGV.
Maquettes et prototypes de
moules et matrices.
Matières faciles à usiner comme
matériaux non ferreux, aluminium,
LAB, etc. Les vitesses de coupe sont souvent de l'ordre de 1500
à 5000 m/min,
en conséquence de quoi les avances sont également
très élevées.
L'UGV est également très
souvent utilisé pour la production de :
- Pièces fabriquées en petites
séries
- Prototypes et pré-séries en Al, Ti,
Cu pour Industrie aéronautique, Industrie
électrique/ électronique, Industrie
médicale, Défense
- Composants aéronautiques, en particulier
pièces de châssis et de moteurs
- Composants automobiles, fonte grise et Al
- Outils de coupe et attachements (corps de fraises
trempés à coeur)
Objectifs de l'UGV dans le domaine des moules et matrices
Un des principaux objectifs de l'UGV est de réduire les
coûts de production grâce à
une meilleure productivité, principalement en finition et
souvent dans l'acier
à outils trempé.
Un autre objectif est d'augmenter la
compétitivité d'ensemble grâce
à une
réduction des en-cours et des délais de
livraison. Les principaux facteurs
permettant d'y parvenir sont les suivants :
- Production des moules et matrices en un seul montage (ou en
un nombre réduit)
- Amélioration de la précision
géométrique du moule ou de la matrice par le
biais de l'usinage, ce qui permet de diminuer la main d' oeuvre et le
temps
consacré à la mise au point.
- Meilleure utilisation des machines et de l'atelier
grâce à la planification
de la production à l'aide d'un système FAO et
d'une programmation appropriée.