CHOIX DES MÉTHODES, DES TRAJECTOIRES D'OUTILS, DES
OUTILS DE FRAISAGE
Dans ce chapitre nous allons parler des stratégies d'usinage
et des techniques de programmation. Dans de nombreux cas, le
poids des habitudes en matière de programmation se
fait lourdement sentir. La façon traditionnelle et la plus
simple de programmer
des trajectoires d'outils pour usiner une pièce est
d'utiliser la technique du
copiage qui induit de nombreuses entrées et sorties dans la
matière. Elle est
associée aux anciens types de fraiseuses à copier
comportant un palpeur qui
suit le modèle.
Ceci signifie souvent qu'on utilise de façon très
limitée les logiciels, les
machines et les outils de coupe dont on dispose aujourd'hui.
Les systèmes de CAO/FAO modernes peuvent être
utilisés de façon beaucoup plus rationnelle si
l’on fait table rase des anciennes méthodes de production, des outillages
traditionnels et des vieilles habitudes de travail.
L’adoption d’une approche moderne permettra au
final des économies et des gains substantiels.
Si on utilise une technique de programmation permettant
d’enlever de la matière avec une valeur Z
constante en utilisant des trajectoires d’outils de contournage en combinaison avec
du fraisage en avalant, le résultat sera le suivant :
- Temps d’usinage considérablement
réduit
- Meilleure utilisation de la machine et des outils
- Meilleure qualité
géométrique de la matrice ou du moule
- Réduction du polissage manuel et du temps de
dressage
En appliquant ce concept et en le combinant avec des attachements et
des outils de coupe modernes, l'expérience a
prouvé que l’on pouvait réduire les coûts de
production de moitié.
Au départ, la mise en oeuvre d’une nouvelle
programmation plus détaillée prend plus de temps
et est plus difficile. Il convienttoutefois de se poser la question
suivante :
A quel endroit le
coût horaire est-il le plus élevé ? Au
département
planification, à la programmation ou sur la machine ?
La réponse est claire puisque le coût horaire
machine est souvent 2 à 3 fois
supérieur au coût de programmation.
Une fois qu'on est habitué à cette nouvelle
façon de travailler, le travail de
programmation devient également plus routinier et plus
rapide. En admettant
qu'il reste plus long que pour la programmation de trajectoires
d'outils de
copiage, cet écart sera largement compensé par la
réduction du temps d'usinage.
L'expérience a prouvé qu'à long terme
cette nouvelle méthode de programmation
peut être plus rapide qu'une programmation conventionnelle.
COMPARAISON DE DEUX MÉTHODES DE PROGRAMMATION
La première gamme d'usinage présenté
est une gamme issue des méthodes d'usinage "traditionnelle".
Avec une approche s'approchant plus du copiage que de la programmation
évoluée.
Gamme traditionnelle
N° OP
|
Parcours
|
Outil
|
Surep
|
Tolérance
|
Pas
|
1
|
Bi tangent
|
Ø50 z2
|
0.5
|
0.03
|
*
|
2
|
Plan // à 45°
|
Ø50 z2
|
0.6
|
0.03
|
4
|
3
|
Bi tangent
|
Ø32 z2
|
0.4
|
0.03
|
*
|
4
|
Bi tangent passes //
|
Ø20 z2
|
0.2
|
0.03
|
*
|
5
|
Plan // à 45°
|
Ø20 z2
|
0.3
|
0.03
|
0.89
|
6
|
Plan // à 45°
|
Ø16 z2
|
0
|
0.03
|
0.57
|
À partir des paramètres de coupe
programmés, un temps théorique de
réalisation
peut être estimé. Ce temps ne prend pas en compte
les paramètres machine comme
l'accélération, ni les réactions de
l'opérateur avec la régulation des avances
au potentiomètre,
Les parcours outils étant soit en coupe continue (bi
tangent) soit en coupe
continue alternative (plan // en zig zag), les parcours en avance
rapide sont
très courts et les temps résultants
considérés comme nuls.
N° OP
|
Long. travail
|
Long. rapid
|
Vf travail
|
Tps travail
|
Tps rapid
|
Tps total
|
1
|
2614
|
817
|
810
|
3
|
0
|
3
|
2
|
101154
|
80
|
810
|
125
|
0
|
125
|
3
|
2561
|
1428
|
985
|
3
|
0
|
3
|
4
|
203784
|
50
|
1799
|
113
|
0
|
113
|
5
|
39596
|
506
|
1799
|
22
|
0
|
22
|
6
|
813859
|
352
|
3396
|
240
|
0
|
240
|
|
|
|
|
|
|
506
|
Le temps total de réalisation est donc de 8 heures 26
minutes. Ce temps ne prend
pas en compte le découpage des programmes par les
opérateurs notamment au
niveau des parcours bi tangents qui peuvent être
répétés plusieurs fois de
suite.
Gamme UGV
La gamme utilisée pour la réalisation de la
pièce est la suivante :
N° OP
|
Parcours
|
Outil
|
Surep
|
Tolérance
|
Pas
|
1
|
Ébauche en z
|
Ø63 R6 z5
|
0.5
|
0.03
|
2
|
2
|
Reprise eb Z et //
|
Ø20 z2
|
0.2
|
0.03
|
2
|
3
|
Reprise fond
|
Ø63 R6 z5
|
0.2
|
0.03
|
20
|
4
|
Reprise
rayons
|
Ø16 z2
|
0.2
|
0.03
|
1.5
|
5
|
Finition Z Constant et //
|
Ø16 z2
|
0
|
0.03
|
0.57
|
6
|
Finition fond
|
Ø63 R6 Z5
|
0
|
0.03
|
15
|
Les parcours outils étant soit en coupe continue (usinages
en z ou // 3D), les
parcours en avance rapide sont très courts et les temps
résultants considérés
comme nuls.
N° OP
|
Long. travail
|
Long. rapid
|
Vf travail
|
Tps travail
|
Tps rapid
|
Tps total
|
1
|
67358
|
300
|
2274
|
30
|
0
|
30
|
2
|
93922
|
2127
|
2387
|
39
|
0
|
39
|
3
|
2820
|
195
|
2274
|
1
|
0
|
1
|
4
|
6482
|
2062
|
3482
|
2
|
0
|
2
|
5
|
329943
|
4224
|
4775
|
69
|
0
|
69
|
6
|
2616
|
197
|
1263
|
2
|
0
|
2
|
|
|
|
|
|
|
143
|
Le temps total de réalisation est donc de 2 heures 23
minutes. Ce temps n'implique
aucune manipulation de la part de l'opérateur au pied de la
machine pour découper le programme en différents
niveaux en z.
Au total, cela représente un gain de 6 heures d'usinage sur
la machine (soit un gain de 72 % en temps d'usinage).
OUTILS DE COUPE HAUTES -PERFORMANCES POUR
L'ÉBAUCHE À LA FINITION
Au préalable :
- Etudier avec soin la géométrie de la
matrice ou du moule.
- Définir les rayons minimum et les profondeurs de
poches maximum.
- Estimer grossièrement la surépaisseur
d'usinage.Il est important de comprendre que l'ébauche et la
semi-finition d'un moule ou d'une matrice de
grandes dimensions sont réalisées de
façon beaucoup plus rentable et productive avec des
méthodes et un outillage conventionnels alors que la
finition est
nettement plus performante en utilisant l'Usinage Grande Vitesse
(UGV).Ceci
s'explique par le fait que le débit copeaux est beaucoup
plus faible en UGV qu'en usinage conventionnel à l'exception
de l'usinage de l'aluminium et
des matériaux non ferreux.
La préparation et la fixation de l'ébauche sont
de la plus haute importance
car toujours sources de vibrations. Ceci est tout
particulièrement vrai en UGV. Dans le
cas de l'usinage 5 axes, il est souvent nécessaire
d'avoir recours à ces
dispositifs de fixation avec un serrage par en dessous. Les plaques et
l'ébauche doivent être positionnées
avec des goupilles ou des centreurs.Si l’on décide
de réaliser l’ébauche et la finition
sur des machines distinctes, l’emploi d’un support
transférable d’une machine à l’autre peut
s’avérer être une bonne solution. De
cette façon, le moule ou la matrice est fixé en
toute fiabilité.
Le processus d’usinage doit être divisé
au moins en trois opérations : ébauche,
semifinition et finition, voire parfois super-finition
(la plupart du temps réalisée en UGV).
Les opérations de reprise sont bien évidemment
incluses dans la semi-finition et la finition.
Chacune de ces opérations doit être
réalisée avec des outils de coupe
spécifiques et optimisés en fonction de
l’opération.
En usinage de moules et matrices conventionnel, ceci signifie
généralement :
Ebauche Fraises à plaquettes rondes, fraises à
rainurer à grands rayons
Semi-finition Fraises à plaquettes rondes, fraises
toroïdales, fraises à bout sphérique
Finition Fraises à plaquettes rondes (si possible), fraises
toroïdales, fraises à bout
sphérique (principalement) Reprise Fraises à bout
sphérique, fraises à rainurer, fraises toroïdales et fraises à plaquettes rondes.
En UGV, le schéma peut être le même, en
particulier si les moules et matrices sont de grandes dimensions.
Pour les plus petites tailles, maximum 400 x 400 x 100 et dans l’acier à outil traité,
les fraises à bout sphérique (principalement en
carbure) sont habituellement le choix prioritaire pour toutes les opérations. Il est toutefois possible
d’améliorer la productivité en
utilisant des fraises à plaquettes indexables aux
propriétés spécifiques telles que les fraises à plaquettes
rondes, les fraises toroïdales et les fraises à
bout sphérique. Chaque cas mérite d’être
analysé…
Pour obtenir une productivité optimale, il est
également important d’adapter la taille de la
fraise et des plaquettes à la taille du moule ou de la
matrice et de l’opération à
réaliser. L’objectif principal est
d’avoir une surépaisseur d’usinage
constante pourchaque outil et chaque opération. Cela veut dire
qu’il est souvent préférable
d’avoir recours à différents
diamètres de fraises, en partant du plus grand vers le plus
petit, et ce plus particulièrement en ébauche et
en semi-finition, plutôt que d’utiliser un seul
diamètre de fraise pour chaque opération. On doit
toujours avoir pour ambition de s’approcher aussi
près que possible de la forme définitive du moule
ou de la matrice à chaque opération
réalisée.
Une surépaisseur d’usinage répartie
uniformément garantit également une
productivité élevée et fiable. La
vitesse de coupe et l’avance pourront être maintenues
à un haut niveau et la profondeur de coupe sera constante.
Il en résultera une baisse des variations
mécaniques et de la charge sur l’arête
de coupe qui à leur tour entraîneront une
diminution de la chaleur et de la fatigue ainsi qu’une
augmentation de la durée de vie d’outils.
Outre l’augmentation de la vitesse de coupe et de
l’avance, une surépaisseur d’usinage
constante permettra de fiabiliserle processus de production. Ainsi, certaines opérations de
semi-finition et la quasi totalité des opérations
de finition pourront être entièrement
automatisées.
Une surépaisseur d’usinage constante est
également une des conditions préalables
à l’UGV.
Un autre avantage d’une surépaisseur
d’usinage constante est un impact moins
négatif sur les guides, les vis à billes et les
paliers de broche de la machine-outil. Il est aussi d’une
grande importance de toujours adapter la taille et le type de fraise
à la taille de la machine-outil.
CHOIX DES FORMES D'OUTIL
Si le fraisage ébauche d’une cavité est
réalisé avec une fraise 2 tailles,
l’opération de semi-finition pour enlever la de l’outil qui, à son tour entraînera
une matière restante, en forme de marches
d’escalier, sera importante. Il en résultera
des forces de coupe variables et une flexionsurface
inégale en finition, ce qui risque d’influer sur
la précision géométrique du moule et
de la matrice.
Par contre, on utilise des plaquettes rondes pouvant travailler dans
toutes les matières et dans toutes les directions, les
transitions entre les passes se feront en douceur et la
surépaisseur d’usinage subsistant pour la
semi-finition sera moins importante et répartie plus
uniformément. Il en résulte une meilleure
qualité du moule ou de la matrice.
Une des caractéristiques des plaquettes rondes est
qu’elles engendrent une épaisseur de copeaux
variable. Ceci permetd’augmenter l’avance par rapport à la
plupart des autres formes de plaquettes. Par ailleurs, les plaquettes
rondes engendrentune coupe sans à coup car l’angle
d’attaque passe successivement d’une valeur proche
de zéro (passes très peuprofondes) à 90°. Avec une profondeur de coupe
maximale, l’angle d’attaque est de 45° et
en copiage extérieur, cet angle peut atteindre 90°.
Ceci explique également la résistance des
plaquettes rondes – la charge sur l’arête
de coupe est progressive.
Les plaquettes rondes doivent toujours être
considérées comme un choix prioritaire pour
l’ébauche et la semi-finition. Elles sont particulièrement adaptées à
l’usinage sur machines 5 axes.
Avec une bonne programmation, les fraises à plaquettes
rondes et les fraises toriques peuvent remplacer dans une
large mesure les fraises hémisphériques. La
productivité peut être quintuplée voire
décuplée (comparée aux fraises
à bout sphérique).
Les fraises à plaquettes rondes présentant un
faible saut axial peuvent, en combinaison avec des
géométries de coupe
légères, positives, rectifiées,
être utilisées pour la semi-finition et certaines
opérations de finition.
Par contre, les fraises boules sont
indispensables pour réaliser la
semi-finition et de la finition
de formes 3D complexes . Notamment car elles
permettent d’assurer un
meilleur enlèvement de matière dans toutes les
zones de la pièce.
STRATÉGIE D'USINAGE
Chaque logiciel propose ses stratégies d'usinage. Il est
donc difficile de dégager une
généralité applicable à
tout les systèmes.
Dans la suite de cette page nous nous contenterons de
présenter plus ce qui devrait être
utilisé pour l'usinage UGV. Nous rappelons que la
stratégie d’usinage est le choix des mouvements de
l’outil nécessaires à la
réalisation de la forme attendue. Très simple,
quand il s’agit d’une opération de
surfaçage en usinage
conventionnel, la stratégie d’usinage peut
être plus compliquée dans le cas de
l’usinage d’une poche
ou d’une pièce 3D en UGV. Principalement,
l’attention
se focalise sur le mouvement de l’outil en contact
avec la pièce, pour réaliser la forme attendue,
et sur les modes d’entrée et de sortie de la
matière.
ENTREES ET SORTIES EN UGV
Il est important en usinage grande vitesse de garantir le plus souvent
possible une continuité de
l’usinage pour assurer une continuité des
sollicitations mécaniques appliquées à
l’outil.
DECOMPOSITION DE LA GAMME D'USINAGE
Comme nous l'avons déjà mentionné, la
charge sur l'outil
doit être aussi constante que possible. Les
opérations d'usinages vont donc se décomposer en
4 phases distinctes visant à respecter ces prescritions.
- Ebauche : dans cette étape on va chercher un
maximum de matière en un minimum de temps, tout en assurant
une charge constante sur L'outil.
- Semi Finition cette étape est certainement la
plus délicate du processus. Car elle doit permettre d'amener
les parties usinées à une
sur-épaisseur la plus constante de matière. Ceci
afn d'assurer un usinage de la finition réalisé
dans les meilleurs conditions possibles. Les difficultés de
ces opérations résident dans le faite que les
opératiosn d'ébauches et de reprise
d'ébauches ont laissé une quantité de
matière non constante sur la pièce.
- Finition : étape de finition permettant d'amener
les surfaces usinées à la côte
nominale.
- Reprise : étape permettant principalement avec
des outils de type boule de petits diamètre d'enlever les
dernières parties résiduelles de
matière.
METHODES D'USINAGE DES ANGLES
La méthode traditionnelle d'usinage des coins consiste
à utiliser des mouvements
linéaires (G1) avec des transitions discontinues dans les
angles. En d'autres
termes, la fraise doit être ralentie en arrivant au niveau
des angles du fait
des limites dynamiques des axes linéaires. Il y aura
même un arrêt très court
avant que les moteurs puissent modifier la direction d'avance.
Comme la vitesse de rotation de la broche reste constante, cela
entraîne des
frottements et une chaleur excessive. Si on usine de l'aluminium ou un
autre
alliage léger par exemple, il peut y avoir des marques de
brûlure ou le métal
peut même commencer à brûler du fait de
cette chaleur. L'état de surface peut
être détérioré non seulement
au plan optique mais aussi au plan structurel pour
certains matériaux, et être hors
tolérances.
En usinage traditionnel d'angles, le rayon de l'outil est identique au
rayon de
la pièce, ce qui engendre une longueur de contact et une
flexion maximum.
Il en résulte souvent des vibrations
qui sont proportionnelles à la longueur de l'outil.
Les efforts de coupe résultant de ces vibrations engendrent
également souvent
une contre dépouille au niveau de l'angle. Il existe
évidemment un risque
d'écaillage des arêtes de coupe ou de rupture de
l'outil.
Il existe des solutions à ce problème, entre
autres :
- Utiliser une fraise avec un plus petit rayon pour produire
le rayon voulu sur
le moule ou la matrice.
- Utiliser l'interpolation circulaire (G2, G3, CIP) pour
produire le rayon.
Ce type de mouvement n'engendre auncun arrêt entre les blocs
et permet des transitions en douceur diminuant les risques de vibration.
- Une autre solution consiste a produire un rayon d'angle
plus important que
celui indiqué sur le plan, toujours par interpolation
circulaire. Ceci peut
être favorable dans certains cas lorsqu'on utilise un grand
diamètre de fraise
en ébauche pour conserver une productivité
optimale.
- La surépaisseur d'usinage dans
les angles peut ensuite être usinée par
reprise en
interpolation circulaire avec un plus petit rayon de fraise. La reprise
des
angles peut également être
réalisée en fraisage axial. Il est important
d'employer une bonne technique de programmation avec entrée
et sortie de pièce en douceur. Il est
important de réaliser cette reprise comme une
opération de semi-finition, ce
qui donnera une surépaisseur régulière
et une bonne productivité en finition.
Si la cavité est profonde (long porte-à-faux), la
profondeur de coupe ap/ae
devra être maintenue assez faible pour éviter
flexion de l'outil et vibrations
(ap/ae de 0,1-0,2 mm environ pour les applications d'UGV dans de
l'acier à
outils traité).

Si on utilise une technique de programmation basée sur
l'interpolation
circulaire (ou interpolation NURBS) donnant à la fois des
trajectoires d'outils
ainsi que des avances et des vitesses continues, il est alors possible
de faire
tourner la machine avec des vitesses, des
accélérations et des
décélérations
beaucoup plus élevées. Ceci peut se traduire par
des gains de productivité de
l'ordre de 20 à 50 % !
FRAISAGE EN PENTE ET INTERPOLATION CIRCULAIRE
La capacité de plongée est un avantage pour de
nombreuses
opérations. Alésages, cavités ainsi
que contours peuvent être usinés
efficacement. Les fraises à surfacer à plaquettes
rondes sont robustes et
offrent une dépouille importante sur le corps de fraise. Ceci les amènent à réaliser diverses
opérations de fraisage/perçage. Leur
capacité de fraisage en pente avec avances
élevées ainsi
que leur possibilité de descendre profondément
font des fraises à plaquettes
rondes l'outil idéal pour les formes compliquées,
le fraisage de profils sur
machines cinq axes et l'ébauche sur machines trois axes par
exemple.
En fraisage en pente, l'opération démarre du
centre de la pièce vers
l'extérieur de la cavité pour faciliter
l'évacuation des copeaux et la
dépouille. Etant donné que les fraises sont
limitées en matière de profondeur
de coupe axiale, l'angle de pente doit être
vérifié en fonction du diamètre des
fraises.
L'angle de pente dépend du diamètre de la fraise
utilisée, de la taille des
plaquettes et de la profondeur de coupe. Une fraise de 32
mm avec
plaquettes de 12 mm et profondeur de coupe de 6 mm, peut fraiser une
pente de
13° tandis qu'une fraise de 80 mm pourra fraiser un pente de
3,5° dans les
mêmes conditions.
L'importance de la dépouille
dépend également du diamètre de
fraise.
Une autre méthode utilisée principalement en
usinage de moules et matrices
consiste à réaliser une interpolation
hélicoïdale. Cette méthode offre de nombreux avantages lors de l'usinage
de trous de grand
diamètre. Tout d'abord, un grand diamètre peut ainsi être
usiné avec un seul et même
outil ;
ensuite le fractionnement et l'évacuation des copeaux ne
posent généralement
pas de problème avec cette méthode,
principalement grâce au petit diamètre de
l'outil comparé au diamètre de
l'alésage à usiner, et enfin les risques de
vibrations sont réduits. Dans l'idéal, le diamètre de l'alésage
à usiner doit être le double de celui de
l'outil.
Ne pas oublier non plus de vérifier l'angle de pente maximum
autorisé pour la
fraise lorsque vous faites de l'interpolation
hélicoïdale.
Ces méthodes conviennent tout particulièrement
pour les machines à broche
instable et en cas de longs porte à faux car les efforts de
coupe se font
principalement dans le sens axial.
METHODES D'USINAGE D'UNE POCHE
Les poches sont généralement usinées par niveaux.
C'est à dire que l'outil va atteindre une côte en Z et
ensuite d'usiner la surface de la poche . le nombre de passe en Z
dépendra de la profondeur de la poche.
A. Pré-perçage au départ. Les coins
peuvent être pré-percés
également. Cette méthode n'est pas
recommandée car elle nécessite un outil
supplémentaire, ce qui entraîne des temps de
changements d'outils et
d'indexation improductifs supplémentaires.
Cet outil supplémentaire mobilise également une
position supplémentaire dans le
magasin outil. Du point de vue de l'usinage, les variations des forces
de coupe
et de la température lorsque la fraise traverse ces
avant-trous dans les angles
sont négatives. De même, le recyclage des copeaux
augmente lorsqu'on utilise la
technique des avant-trous.
B. Si on utilise une fraise à bout sphérique,
à plaquettes ou en carbure
monobloc, il est courant de faire un cycle de perçage avec
débourrage pour
atteindre une profondeur de coupe axiale maximale et ensuite de fraiser
la
première couche de la cavité. Cette
opération est ensuite
répétée jusqu'à ce
que la cavité soit finie. L'inconvénient de cette
méthode au démarrage est
l'évacuation des copeaux au centre de la fraise en bout.
Plutôt que le perçage
avec débourrage, il est recommandé d'atteindre la
pleine profondeur de coupe
axiale en faisant de l'interpolation hélicoïdale.
Il est alors également
important d'aider à l'évacuation des copeaux.
C. Une des meilleures méthodes consiste à faire
du fraisage en pente linéaire
en X/Y et Z pour atteindre la pleine profondeur de coupe axiale. A
noter que si
l'on choisit le bon point de départ, il ne sera pas
nécessaire d'usiner la
pente ultérieurement.
L'opération de fraisage en pente peut se faire de
l'intérieur vers l'extérieur
ou de l'extérieur vers l'intérieur en fonction de
la pièce à usiner. Le critère de choix principal sera comment se
débarrasser au mieux
des copeaux. Le fraisage en avalant doit être
pratiqué en continu. Lorsqu'on
prend un nouvel engagement radial, il est important de
réaliser une légère
interpolation circulaire. Pour les applications d'UGV, ceci est un
point
très important.
D. Si on utilise des fraises à
plaquettes rondes ou des
fraises à rainurer avec
capacité de fraisage en pente, une autre méthode consiste
à ouvrir
la poche en interpolation hélicoïdale et
à continuer en suivant les conseils
donnés au point C. Cependant si le logiciel de programmation le
permet il est préférable de garder la solution C. En
effet cette interpolation hélicoïdale
génère un allesage qui va donner par la suite lors de
l'usinage des plans une zone déjà évidée;
donc une variation de la quantité de la charge sur l'outil donc
une situation d'usinage plus défavorable.